Pourquoi certains animaux adoptent-ils des comportements altruistes ?

Dans le règne animal, il n'est pas rare d'observer des comportements qui semblent défier la logique de la survie individuelle. Certaines espèces prennent soin de leurs congénères, partagent leur nourriture ou mettent même leur propre sécurité en danger pour aider d'autres membres de leur groupe. Ce phénomène, appelé altruisme, intrigue depuis longtemps les scientifiques comme les amoureux de la nature. Mais quelles raisons poussent certains animaux à agir de manière désintéressée ? Cette question soulève des enjeux importants sur l'évolution, la vie sociale et les mécanismes qui gouvernent les relations entre êtres vivants.
L’altruisme, une stratégie de survie évolutive
L’altruisme chez les animaux peut à première vue sembler contradictoire avec le principe fondamental de la sélection naturelle, qui favorise la survie et la reproduction des individus les plus adaptés. Pourtant, de nombreux comportements altruistes trouvent leur explication dans la théorie de l’évolution, en particulier à travers la notion de « sélection de parentèle » proposée par le biologiste William Hamilton. Selon cette théorie, venir en aide à des membres de sa famille augmente indirectement la transmission de ses propres gènes, puisque les proches partagent une partie du patrimoine génétique.
Par exemple, chez les suricates ou les abeilles, certains individus prennent soin des petits ou protègent la colonie, sans se reproduire eux-mêmes. Ce dévouement apparent est en réalité une stratégie évolutive qui garantit la transmission des gènes communs à travers les descendants du groupe. De plus, l’altruisme n’est pas limité à la parenté ; il peut aussi s’étendre à des individus non apparentés à travers le principe d’altruisme réciproque. Dans ce cas, l’animal aide un congénère en espérant recevoir une aide similaire en retour dans le futur, améliorant ainsi ses propres chances de survie sur le long terme. Ainsi, l’altruisme s’avère être un comportement avantageux dans certaines conditions, façonné par la pression de l’évolution.
Les liens familiaux au cœur de l’altruisme animal
Au sein du règne animal, la famille joue un rôle crucial dans l’apparition des comportements altruistes. Chez de nombreuses espèces, les actes d’altruisme s’observent principalement entre individus apparentés. Cette tendance s’explique par la notion de sélection de parentèle : aider un membre de sa famille revient indirectement à favoriser la transmission de ses propres gènes. Par exemple, chez les suricates, certains membres restent en retrait pour surveiller les prédateurs pendant que d’autres cherchent de la nourriture. Ces sentinelles prennent un risque pour alerter leurs proches du danger, permettant ainsi au groupe (composé souvent de parents proches) d’échapper aux menaces.
Chez les abeilles, les ouvrières stériles consacrent leur vie à nourrir et protéger la reine et ses larves, qui partagent leur patrimoine génétique. De même, chez de nombreux oiseaux, les frères et sœurs plus âgés participent à l’élevage des poussins. Toutes ces stratégies favorisent la transmission des gènes communs au sein du groupe familial. Ainsi, contrairement à une vision purement individuelle de la sélection naturelle, la coopération entre parents permet de mieux comprendre pourquoi l’altruisme a pu émerger et perdurer dans différentes lignées animales, renforçant du même coup la cohésion et la survie du groupe.
La coopération entre espèces : quand l’altruisme dépasse les frontières familiales
L’altruisme chez les animaux ne se limite pas aux membres d’une même famille ou d’un même groupe. Dans la nature, on observe également des formes de coopération entre des espèces différentes, un phénomène appelé mutualisme. Par exemple, certains oiseaux picorent les parasites sur le dos de mammifères comme les buffles ou les rhinocéros. Les oiseaux bénéficient ainsi d’une source de nourriture, tandis que les mammifères sont débarrassés de gênants parasites : chacun tire profit de cette collaboration. De même, les poissons nettoyeurs, comme les labres, enlèvent les débris et les parasites sur la peau de poissons plus gros, recevant en échange une protection contre d’éventuels prédateurs.
Dans certains cas encore, des espèces très éloignées collaborent pour chasser ou défendre un territoire, comme les dauphins et certaines espèces d’oiseaux marins qui se regroupent pour rabattre les poissons. Ces alliances démontrent que l’altruisme n’est pas uniquement guidé par les liens du sang, mais peut aussi émerger de l’intérêt mutuel et de la nécessité de s’adapter à un environnement complexe. La coopération entre espèces rappelle que, dans la nature, l’entraide peut être une force de survie aussi puissante que la concurrence.
Passionnée par la vie sauvage, les écosystèmes fragiles et la relation entre l’humain et le vivant, Claire Lemoine est journaliste depuis plus de 12 ans.

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