Les animaux ressentent-ils l’empathie ?

L’idée que les animaux puissent ressentir de l’empathie peut sembler anthropomorphique à première vue. Pourtant, de nombreuses observations et expériences scientifiques viennent soutenir l’hypothèse que certaines espèces sont capables de comprendre les émotions des autres et d’y répondre de manière adaptée. Cette capacité, qu’on croyait longtemps propre aux humains, pourrait en réalité être bien plus répandue dans le règne animal qu’on ne le pensait.
Qu’est-ce que l’empathie animale ?
L’empathie se définit comme la capacité de ressentir ou de comprendre ce que l’autre éprouve. Chez les animaux, on parle plus souvent de "résonance émotionnelle" ou d’"empathie primaire" : un mécanisme instinctif par lequel un individu réagit à l’état émotionnel d’un congénère. Cela peut aller d’un simple mimétisme comportemental à des gestes de réconfort complexes.
Les éléphants, champions de l’empathie ?
Les éléphants sont souvent cités comme des exemples emblématiques. Ils montrent des signes clairs de détresse à la vue d’un autre éléphant blessé ou décédé. Certains restent auprès d’un mourant, le caressent avec leur trompe ou tentent de le relever. Ils reviennent parfois sur les lieux où un congénère est mort, comme pour rendre hommage. Des comportements qu’on pourrait qualifier de rituels funéraires.
Les grands singes : des émotions très humaines
Chez les chimpanzés, des études en captivité ont montré que les individus consolent leurs congénères après un conflit en les prenant dans leurs bras ou en leur faisant des gestes de toilettage. Cette forme de réconfort social est interprétée comme une réponse empathique. Les bonobos, réputés pour leur comportement pacifique, utilisent aussi le contact et les caresses pour calmer les tensions.
Dans la nature, les singes ont également été observés en train de partager leur nourriture avec des individus en détresse, ou de prendre soin d’un jeune orphelin, y compris s’il n’est pas de leur groupe immédiat.
Les chiens et l’empathie envers les humains
De nombreux propriétaires de chiens affirment que leur animal "sait" quand ils vont mal. Des expériences ont tenté de vérifier cette impression. Dans une étude célèbre, des chiens étaient placés face à leur maître en train de pleurer ou de fredonner. La majorité des chiens se rapprochaient immédiatement en cas de pleurs, certains essayant de lécher ou de poser leur tête sur leur humain, une attitude qui peut être assimilée à une forme de réconfort empathique.
Des chercheurs suggèrent que cette capacité pourrait résulter de milliers d’années de domestication, au cours desquelles les chiens ont appris à lire nos émotions et à y répondre, parfois mieux que d’autres humains.
Les rongeurs aussi ?
De manière plus surprenante, des études sur les rats ont montré qu’ils peuvent libérer un congénère enfermé dans une boîte, même s’ils n’y gagnent rien directement. Cette action altruiste, répétée sur plusieurs jours, pourrait être motivée par une forme d’empathie basique. Les rats évitent aussi les actions qui causent de la souffrance à leurs pairs, un comportement qui rappelle les prémices de la morale sociale.
Des oiseaux aux comportements compatissants
Chez certaines espèces d’oiseaux, comme les corbeaux ou les perroquets, des interactions sociales complexes ont été observées : des individus consolent leurs compagnons ou participent à des jeux coopératifs. Les corbeaux, réputés pour leur intelligence, peuvent aussi adapter leur comportement en fonction de l’émotion perçue chez un autre oiseau — ou un humain. Ce type de sensibilité sociale est souvent lié à un haut niveau cognitif.
Empathie ou simple mimétisme ?
La grande question reste : est-ce vraiment de l’empathie ou juste du mimétisme émotionnel ? Les scientifiques s’accordent à dire que chez certaines espèces, notamment les mammifères sociaux, les réactions sont trop ciblées et contextualisées pour n’être que de simples réflexes. L’apparition de comportements de consolation, de sacrifice ou d’aide sans bénéfice personnel suggère un début de conscience émotionnelle de l’autre.
Pourquoi l’empathie a-t-elle évolué ?
L’empathie aurait un avantage évolutif fort : renforcer la cohésion du groupe, limiter les conflits, protéger les jeunes et favoriser l’entraide. Dans les espèces sociales, où la survie dépend des relations entre individus, comprendre les émotions d’autrui devient une compétence précieuse.
Oui, certains animaux sont capables d’empathie, sous différentes formes. Des éléphants qui pleurent leurs morts aux chiens qui consolent leurs maîtres, le règne animal est traversé d’émotions et de comportements sociaux complexes. Cela nous oblige à revoir notre perception de ces êtres sensibles, et à adapter notre manière de les considérer, les traiter, et les protéger. Car si eux nous comprennent parfois mieux que nous-mêmes, il est temps de les comprendre, à notre tour, avec plus d’intelligence émotionnelle.
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Références
- "Amitié, injustice, empathie... Les animaux ressentent aussi des émotions !" - Ça m'intéresse

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