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Ils vivent cinq ans avec plus de 2 000 araignées venimeuses sans aucune morsure

Ils vivent cinq ans avec plus de 2 000 araignées venimeuses sans aucune morsure
Par Claire Lemoine
Journaliste

Une famille américaine a vécu plusieurs années dans une maison infestée de plus de 2 000 araignées recluses brunes, sans subir la moindre morsure. Cette observation interpelle les scientifiques sur la dangerosité réelle de cette espèce, pourtant redoutée pour son venin. Les recherches montrent que ces araignées, souvent accusées à tort, mordent rarement et préfèrent la discrétion. Ce cas invite à reconsidérer la réputation des araignées dites « dangereuses » à la lumière des faits.

Un cas exceptionnel découvert aux États-Unis

En 2001, dans une maison victorienne de la ville de Lenexa, au Kansas, une famille a cohabité pendant plus de cinq ans avec un nombre inhabituellement élevé d’araignées recluses brunes. Cette espèce, appelée Loxosceles reclusa, est connue pour son venin. Cependant, l’événement est resté relativement discret jusqu’à sa redécouverte récente par plusieurs médias et par la communauté scientifique, à la suite d’une réévaluation des données d’origine. Les chercheurs avaient alors installé des pièges dans l’habitation pour évaluer l’ampleur de la présence de l’espèce. Les résultats confirment la présence de plus de 2 000 individus, répartis dans différentes zones de la maison.

Une infestation sans conséquence pour les résidents

Ce qui marque les experts, c’est que malgré la taille impressionnante de la colonie d’araignées, aucun membre de la famille n’a été mordu pendant toute la période de cohabitation. Des dispositifs de capture ont permis de rassembler 842 araignées grâce à 40 pièges placés sur six mois. À ces spécimens sont venus s’ajouter 1 213 autres collectés à la main. Certains espaces de la maison hébergeaient à eux seuls plusieurs dizaines d’araignées vivantes en même temps. Pourtant, aucun cas de morsure n’a été signalé par les habitants, et aucun symptôme caractéristique du venin nécrosant n’a été détecté.

  • Durée d’occupation de la maison : 5 ans
  • Nombre total d’araignées recensées : 2 055
  • Nombre de morsures ou de symptômes : zéro

Des idées reçues remises en question

La relecture de cette affaire amène les scientifiques à moduler les idées admises sur la dangerosité de l’araignée recluse brune. Son venin reste potentiellement actif et peut causer des lésions cutanées dans de rares cas, mais la majorité des morsures restent sans gravité, voire ne produisent aucun symptôme. Cette espèce, présente surtout dans le centre et le sud des États-Unis, préfère des lieux sombres et tranquilles. Elle n’attaque que si elle se sent piégée.

Selon les spécialistes ayant participé à l’étude, de nombreux cas de morsures présumées sont en réalité attribués à tort à cette espèce, parfois même dans des régions où elle n’est pas présente. Ce cas d’infestation illustre ainsi que la peur inspirée par certaines espèces ne correspond pas toujours à leur comportement réel. Ces observations invitent à une analyse plus factuelle des dangers potentiels associés aux arachnides, et à mieux distinguer le réel du ressenti dans la perception du risque animalier.

Claire Lemoine Claire Lemoine
Journaliste

Passionnée par la vie sauvage, les écosystèmes fragiles et la relation entre l’humain et le vivant, Claire Lemoine est journaliste depuis plus de 12 ans... Voir le profil

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