Marineland : l’urgence grandit pour les orques et dauphins toujours bloqués dans des bassins vétustes
Journaliste
Six mois après la fermeture du parc Marineland à Antibes, la situation reste critique pour 14 cétacés, dont deux orques et douze dauphins toujours confinés dans des bassins vieillissants. Faute de solution concrète pour leur déplacement, leur avenir demeure incertain, tandis que des rapports pointent l’état préoccupant des infrastructures et le risque pour la santé des animaux. Les discussions avec plusieurs pays se poursuivent, dans l’attente d’une décision administrative permettant un transfert rapide vers des installations adaptées.
La fermeture de Marineland : une transition imposée par la loi
Le 5 janvier 2025, Marineland d’Antibes a officiellement cessé ses activités après plus de cinquante ans d’existence. Cette décision faisait suite à la loi française interdisant les spectacles de cétacés d’ici 2026, obligeant le parc emblématique de la Côte d’Azur à s’adapter précipitamment. La fermeture a entraîné le transfert de près de 4 000 animaux, dont poissons et coraux, vers d’autres parcs aquatiques en France et en Europe, ainsi que vers quelques réserves naturelles. Pourtant, six mois après la fermeture, 14 cétacés restent présents sur le site : deux orques adultes et douze dauphins sont toujours confinés dans les infrastructures désormais à l’arrêt. Face à cette situation, les équipes de Marineland, réduites à une quarantaine de personnes, continuent d’assurer quotidiennement les soins et l’entretien des mammifères marins en attendant une solution pérenne.
Des transferts d’animaux complexes et ralentis
Le sort des derniers animaux à Marineland s’avère particulièrement complexe. Les transferts des orques et dauphins sont soumis à de multiples autorisations administratives et à des désaccords diplomatiques. Plusieurs projets ont été étudiés au cours des derniers mois : un transfert envisagé vers le Japon a été refusé par la France en novembre dernier, puis un déplacement à Tenerife s’est vu opposer un veto des autorités espagnoles en avril. Actuellement, les discussions restent ouvertes pour envoyer les orques Wikie et Keijo soit en Espagne, soit au Japon. Pour dix des douze dauphins, une proposition de transfert vers un parc aquatique à Malaga est à l’étude. Seuls deux dauphins doivent encore voir leur destination décidée. Aucune association ou sanctuaire animalier n’a, selon la direction du parc, proposé de solution immédiate pour ces cétacés âgés et nés en captivité, limitant ainsi les alternatives aux structures zoologiques existantes. Le parc, qui n’est pas autorisé à commercialiser les orques, précise que ces transferts n’entraînent aucun bénéfice financier.
Des infrastructures menacées par la vétusté
Au-delà de la question du bien-être animal, l’état des infrastructures du parc suscite une inquiétude croissante. Un rapport d’expertise publié en juin 2025 alerte sur la dégradation des bassins, en particulier ceux accueillant les cétacés. Les principales observations concernent :
- Des fissures et fractures de plus en plus marquées sur les parois cimentées.
- Une solidité générale non garantie à court terme.
- Un risque de pollution de la nappe phréatique sous-jacente, en l’absence de rénovation rapide.
Si les animaux ne présentent à ce jour aucun problème de santé notable, la vétusté des installations accroît leur risque de blessure et rend urgente leur relocalisation. Les dirigeants du parc en appellent à une accélération des procédures administratives pour permettre le départ rapide des orques et dauphins restants vers des centres adaptés, soulignant l’impossibilité d’entreprendre les travaux nécessaires tant que les animaux restent présents. Faute de décision rapide, la santé et la sécurité de ces cétacés placés entre deux mondes pourraient bientôt être compromises.
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Passionnée par la vie sauvage, les écosystèmes fragiles et la relation entre l’humain et le vivant, Claire Lemoine est journaliste depuis plus de 12 ans... Voir le profil
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