Peter Jackson et Colossal veulent ressusciter le moa, l’oiseau géant disparu de Nouvelle-Zélande

Un projet de dé-extinction inspiré par le passé

Le moa était un oiseau incapable de voler, autrefois endémique de l’île du Sud en Nouvelle-Zélande. Sa disparition, il y a environ 600 ans, est associée à l’arrivée des premiers colons polynésiens, qui en firent une proie simple à chasser. Aujourd’hui, l’entreprise Colossal Biosciences souhaite employer des technologies de pointe pour ressusciter cette espèce disparue, à l’instar des scénarios évoqués dans des œuvres de fiction célèbres.

Ce projet est mené en étroite collaboration avec des partenaires néo-zélandais, notamment le Centre de recherche Ngai Tahu. L’objectif est de rendre possible la réintroduction de ce grand oiseau dans son habitat d’origine, afin de mieux comprendre les conséquences de sa disparition et explorer de nouvelles voies en génétique de la conservation.

• Une levée de fonds de plus de 435 millions de dollars depuis 2021
• L’implication de Peter Jackson, réalisateur et collectionneur d’ossements de moa, aux côtés de sa partenaire Fran Walsh, avec un apport de 15 millions de dollars
• Des collaborations avec des institutions de recherche locales et internationales

Colossal Biosciences n’en est pas à son premier projet de réintroduction d’espèces disparues. L’entreprise a déjà initié des tentatives pour ressusciter le mammouth laineux, le dodo ainsi que le tigre de Tasmanie, et a annoncé récemment la naissance de louveteaux issus d’une lignée éteinte depuis plusieurs millénaires.

Des controverses scientifiques et éthiques persistantes

Malgré l’enthousiasme généré par ces innovations, le projet soulève de nombreuses réserves au sein de la communauté scientifique. Plusieurs chercheurs rappellent qu’il existe encore de très nombreux oiseaux insulaires menacés ou en danger critique d’extinction en Nouvelle-Zélande, à Hawaï ou dans d’autres îles du Pacifique, nécessitant des interventions et des ressources immédiates.

Les interrogations portent également sur la possibilité réelle de recréer une espèce disparue : selon un consensus scientifique, ces tentatives ne pourraient donner naissance qu’à des hybrides génétiquement modifiés, sans retrouver intégralement les caractéristiques du moa d’origine. Le développement de telles techniques pose aussi des questions plus larges sur la hiérarchisation des investissements entre la restauration d’espèces éteintes et la protection de la biodiversité actuelle, ainsi que sur l’impact potentiel de la réintroduction d’organismes génétiquement modifiés dans des écosystèmes fragiles.