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Domination chez les primates : les mâles loin d’être systématiquement en position de force

Domination chez les primates : les mâles loin d’être systématiquement en position de force
Par Claire Lemoine
Journaliste

Contrairement à une idée répandue, les mâles ne sont pas systématiquement dominants chez les primates. Une étude menée sur 121 espèces montre que la domination masculine constante ne concerne qu'une minorité de cas. Dans de nombreuses espèces, la hiérarchie dépend de facteurs comme la force physique chez les mâles ou le contrôle de la reproduction chez les femelles. Les sociétés de primates présentent ainsi des relations de pouvoir plus équilibrées et nuancées qu’attendu. Ces résultats indiquent que la domination masculine chez l’humain n’est pas une fatalité issue de l’évolution, mais résulte plutôt de l’histoire sociale propre à notre espèce.

Des idées reçues sur la hiérarchie chez les primates

La vision selon laquelle les mâles dominent systématiquement les sociétés de primates s’est imposée depuis longtemps dans l’imaginaire collectif. Cette conception a souvent servi à justifier certains comportements sociaux ou à interpréter les schémas observés dans d’autres espèces, y compris la nôtre. Cependant, une grande étude menée par une équipe franco-allemande remet en cause cette généralisation. En analysant plus d’une centaine d’espèces différentes au sein de la littérature scientifique, les chercheurs constatent que la hiérarchie des sexes chez les primates s’avère plus variée et nuancée que ce que laissait entendre le stéréotype traditionnel.

Une répartition plus équilibrée des rôles de domination

Les résultats de l’étude indiquent que dans moins de 20% des espèces de primates étudiées, les mâles remportent systématiquement tous les conflits hiérarchiques. Une proportion équivalente existe également pour les espèces où les femelles s’affirment en tant que dominantes dans la plupart des situations. Entre ces deux extrêmes, la majorité des espèces présente une hiérarchie plus flexible, dans laquelle la victoire lors d’un affrontement n’est pas systématiquement conditionnée par le sexe. Plusieurs éléments influencent ce partage des rôles :

  • La force physique, davantage présente chez les mâles, joue un rôle dans certaines espèces.
  • Le contrôle des femelles sur la reproduction, dans d’autres cas, leur confère l’avantage hiérarchique.
  • De nombreux groupes affichent des structures sociales dans lesquelles la domination peut évoluer selon le contexte ou l’individu.

Ainsi, l’idée d’une domination masculine universelle chez les primates ne se vérifie pas à l’échelle du règne animal.

Implications pour la compréhension de l’humain

L’étude suggère que le patriarcat observé dans de nombreuses sociétés humaines n’est pas une conséquence directe de notre évolution biologique ou d’un héritage animal. Chez l’humain, la construction des rôles sociaux et du pouvoir s’explique davantage par des processus culturels et historiques que par une nature universelle issue de notre lignée évolutive. Les auteurs soulignent que de nombreuses sociétés humaines, tout comme chez la majorité des primates, présentent des formes de gouvernance plus égalitaires, adaptées à leur environnement et à leurs besoins. Cette découverte invite à reconsidérer l’origine des rapports de domination chez l’humain, en dissociant davantage les mécanismes biologiques observés dans la nature des dynamiques propres à chaque société.

Claire Lemoine Claire Lemoine
Journaliste

Passionnée par la vie sauvage, les écosystèmes fragiles et la relation entre l’humain et le vivant, Claire Lemoine est journaliste depuis plus de 12 ans... Voir le profil

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