Comment certains animaux surmontent les records de chaleur face au changement climatique

Certains animaux présentent des adaptations étonnantes à la chaleur, qu’il s’agisse de crustacés, de fourmis ou de mammifères vivant dans des milieux désertiques. Face à l’augmentation rapide des températures mondiales, ces stratégies de survie sont mises à l’épreuve. Bien que certaines espèces parviennent à s’adapter, le rythme actuel du réchauffement climatique représente un défi sans précédent pour la faune.
Des conditions extrêmes qui poussent à l'adaptation
De nombreuses espèces animales évoluent dans des environnements où la chaleur atteint des niveaux extrêmes. Dans les déserts, les savanes ou près des zones tropicales, la température ambiante peut dépasser régulièrement les 40 ou 50°C. Sur la planète, la hausse globale de la température depuis le XIXe siècle accentue ces conditions difficiles. Des observations récentes montrent que ce réchauffement s'accélère. Depuis 1981, le rythme d’élévation des températures a doublé par rapport à la moyenne des décennies précédentes. Cette tendance modifie les équilibres naturels et oblige les espèces à développer des mécanismes de survie de plus en plus sophistiqués, que ce soit dans leur comportement, leur physiologie ou leur mode de vie.
Des adaptations spécifiques à la chaleur
Plusieurs animaux se distinguent par leur capacité à supporter des températures très élevées. Quelques exemples marquants incluent :
- Les copépodes Tigriopus californicus, crustacés vivant près de la Basse-Californie, qui prospèrent dans des eaux chaudes dépassant 35°C, en dépit d’une tolérance différente selon leur zone d’origine.
- Les fourmis du genre Temnothorax qui, sur plusieurs générations en milieu urbain, parviennent à augmenter leur seuil de tolérance thermique, atteignant presque 48°C avant d’être affectées.
- Les escargots Sphincterochila du désert du Néguev qui résistent quelques heures au soleil à 55°C en se mettant en sommeil lorsque la chaleur devient trop intense.
- Le renard de Rüppell, dans le désert de Lout, qui adapte ses périodes d’activité à la fraîcheur de la nuit afin d’éviter la chaleur extrême du jour.
- Les chameaux et autres mammifères désertiques qui limitent la perte d’eau grâce à des particularités physiologiques, comme l’absorption de l’humidité par les narines ou la production d’excréments très secs.
Ces adaptations illustrent la diversité des stratégies développées, allant de modifications comportementales à des évolutions anatomiques ciblées.
Des limites face à l’accélération du réchauffement
L’évolution permet à de nombreuses espèces de développer une tolérance accrue à la chaleur, mais cette adaptation a ses limites. La rapidité actuelle du changement climatique met en difficulté de nombreuses populations animales, surtout celles dont le cycle de reproduction est long. Globalement, les espèces avec une forte variabilité génétique et qui se reproduisent vite, comme certains insectes ou petits rongeurs, s’adaptent plus rapidement que les grands mammifères à faible effectif.
Par ailleurs, certaines espèces modifient leur comportement pour fuir la chaleur (activité nocturne, abri en sous-sol), mais cela peut avoir un impact sur leur alimentation et leur reproduction. Les scientifiques relèvent que ces stratégies de survie, bien qu’ingénieuses, ne suffisent pas toujours à compenser le rythme du réchauffement en cours. Ce constat soulève la question cruciale de la capacité réelle d’ajustement du monde animal face à un bouleversement climatique inédit.
Passionnée par la vie sauvage, les écosystèmes fragiles et la relation entre l’humain et le vivant, Claire Lemoine est journaliste depuis plus de 12 ans... Voir le profil
Références
- They die quickly when exposed to hotter water - Royal Society Publishing
- Global temperature has risen by several degrees since 1880 - Climate.gov
- Sarah Diamond profile - Case Western Reserve University
- Deserts - National Geographic
- Desert Snails: Problems of Heat, Water and Food - Journal of Experimental Biology
- Rüppell's fox in the Lut Desert, Iran - National Geographic
- Saharan silver ant - National Geographic
- Camels with prominent nostrils - San Diego Zoo Wildlife Alliance Library Guides
- Kangaroo rats - California State University, Stanislaus
- Martha Muñoz profile - Martha Muñoz (Yale University)
- Bogert Effect study - Wiley Online Library
- Phrynosoma orbiculare increased heat tolerance - Wiley Online Library

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