Tortue de terre : soins, entretien et caractéristiques

Comment s’occuper d’une tortue de terre à la maison ?

Aménagement de l’enclos : un espace extérieur adapté

Les tortues terrestres ont besoin d’un grand espace extérieur pour évoluer librement et exprimer leur comportement naturel. Voici les éléments essentiels à prévoir :

• Surface minimale recommandée : 5 à 10 m² par tortue ;
• Enclos sécurisé : Clôture enterrée d’au moins 20 cm pour éviter les évasions. Bordures d’au moins 30 cm de hauteur pour empêcher les fugues ;
• Abri pour l’hibernation : Un espace isolé avec du foin, des feuilles mortes et un sol meuble ;
• Substrat naturel : Un mélange de terre et de sable, proche de son habitat naturel.

Une tortue en captivité doit pouvoir creuser, se cacher et profiter du soleil pour son bien-être.

Température et conditions de vie

Les conditions climatiques doivent être adaptées aux besoins de l’espèce :

• Température idéale : 22 à 30°C en journée pour une bonne activité. Une baisse de la température la nuit permet de respecter son rythme biologique ;
• Exposition au soleil essentielle : Permet la synthèse de la vitamine D3, indispensable à la fixation du calcium. Un accès à un coin ombragé est nécessaire en cas de fortes chaleurs ;
• Hibernation en hiver : Certaines espèces doivent être placées dans un espace frais (5 à 10°C) pendant leur phase de dormance. Une hibernation mal gérée peut entraîner des risques pour la santé et ralentir la croissance des jeunes tortues.

Un espace bien aménagé et des conditions climatiques adaptées garantissent une tortue en bonne santé.

• Légumes feuillus : Pissenlit, trèfle, plantain, chicorée, laitue romaine. Ils favorisent une bonne digestion et une croissance équilibrée ;
• Fruits occasionnels : Fraises, pommes, figues (en petite quantité). Ils aident à diversifier l’alimentation, mais ne doivent pas être trop fréquents en raison de leur forte teneur en sucre ;
• Apport en calcium indispensable : Os de seiche ou poudre de calcium pour éviter les carences et renforcer la carapace.

Les aliments à éviter 

Certains aliments sont inadaptés et dangereux pour les tortues terrestres :

• Aliments industriels : Granulés non adaptés, pouvant causer des déséquilibres alimentaires ;
• Protéines animales : Contrairement aux idées reçues, elles sont inutiles et néfastes, provoquant des troubles rénaux ;
• Légumes trop riches en phosphore : Tomate, laitue iceberg, etc. Peu nutritives, elles perturbent l’équilibre phospho-calcique.

Un régime varié, naturel et équilibré est la clé d’une bonne santé pour votre tortue.

Quelle est la durée de vie d’une tortue de terre ?

Une longévité exceptionnelle 

La tortue de terre est l’un des animaux domestiques les plus longévifs. Avec des conditions de vie optimales, elle peut vivre plusieurs décennies :

• En captivité avec de bons soins : 50 à 80 ans ;
• Dans la nature : Certaines tortues atteignent plus de 100 ans.

Facteurs influant sur la longévité 

Pour assurer une vie longue et en bonne santé, plusieurs facteurs doivent être respectés :

• Une alimentation équilibrée pour éviter les carences ;
• Un environnement spacieux et naturel permettant de se déplacer librement ;
• Une absence de stress et une manipulation limitée, car les tortues sont des animaux solitaires.

Adopter une tortue de terre est un engagement à long terme, nécessitant des soins réguliers et adaptés.

Est-ce interdit d’avoir une tortue de terre ?

Réglementation en France

En France, la détention des tortues grecques (Testudo graeca), d'Hermann (Testudo hermanni) et des steppes (Agrionemys horsfieldii) est réglementée par l'arrêté du 8 octobre 2018, qui définit les conditions générales de détention des animaux d'espèces non domestiques.

• Détention de 1 à 6 individus adultes : Pour détenir jusqu'à six tortues adultes de ces espèces, vous devez obtenir une Autorisation d'Élevage d'Agrément (AEA). Cette autorisation est délivrée par la préfecture de votre département, généralement via la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP). La démarche implique de remplir un formulaire de déclaration de détention, accompagné des pièces justificatives requises ;
• Détention de plus de 6 individus adultes : Si vous souhaitez détenir plus de six tortues adultes, l'obtention d'un Certificat de Capacité (CDC) ainsi qu'une Autorisation d'Ouverture d'Établissement (AOE) sont nécessaires. Ces démarches attestent de vos compétences et des installations adéquates pour l'élevage de ces animaux en plus grand nombre ;
• Pour la tortue sillonnée et les autres espèces exotiques : Certaines sont interdites à la vente et à la détention sans certificat de capacité.

Chaque tortue doit être identifiée individuellement, généralement par la pose d'un transpondeur (puce électronique). Cette identification est obligatoire et doit être réalisée par un vétérinaire. De plus, lors de l'acquisition d'une tortue, le cédant doit vous fournir les documents suivants :

• Un Certificat Intra-Communautaire (CIC), attestant de l'origine légale de l'animal ;
• Une attestation de marquage ;
• Une attestation de cession.

Ces documents sont essentiels pour prouver la légalité de la détention de votre tortue. Il est crucial de respecter ces réglementations pour contribuer à la protection de ces espèces et éviter des sanctions légales. Pour des informations détaillées et les formulaires nécessaires, il est recommandé de consulter le site de la DDPP de votre département ou de contacter directement leurs services.

Risques liés à l’achat illégal

• Amende pouvant aller jusqu’à 9 000 € en cas de détention illégale ;
• Menace pour la biodiversité ;
• Le trafic de tortues met en péril certaines espèces ;
• Possibilité de confiscation par les autorités.

Quels sont les risques à faire cohabiter plusieurs tortues ?

La cohabitation entre tortues nécessite beaucoup de précautions :

• Conflits entre individus : les mâles sont très territoriaux, et même les femelles peuvent présenter des comportements de dominance ;
• Stress et compétition : une tortue dominante peut empêcher les autres de se nourrir correctement ou de profiter des meilleurs emplacements ;
• Différences d'espèces ou de tailles : mélanger des espèces différentes ou des individus très inégaux peut accentuer les tensions et poser des risques sanitaires.