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Quelle nourriture choisir pour votre tortue ?

Quelle nourriture choisir pour votre tortue ?
Photo de profil Sylvain Larrat Par le Dr Sylvain Larrat
Vétérinaire

Les tortues sont des reptiles fascinants qui nécessitent une alimentation adaptée et un habitat bien entretenu pour assurer leur santé et leur longévité. Que vous ayez une tortue terrestre ou une tortue d'eau, il est essentiel de bien connaître ses besoins alimentaires et de lui offrir un environnement optimal. Mais quels aliments osnt aà éviter ? À quelle fréquence doit-elle être nourrie ? Peut-on lui donner des épluchures de carottes ? Ce guide complet répond à toutes vos questions et vous apporte les meilleures pratiques pour prendre soin de votre tortue au quotidien.

Quel aliment ne pas donner à une tortue ?

Les aliments toxiques et à éviter

Le régime alimentaire des tortues est variable d’une espèce à l’autre, mais dans les grandes lignes, il faut retenir que les tortues terrestres sont presque strictement herbivores, et que le régime alimentaire de nombreuses tortues aquatiques est omnivore à tendance carnivore quand elles sont jeunes, avec une augmentation progressive de la part végétale dans leur alimentation avec l’âge.

Certaines nourritures sont inadaptées, voire dangereuses, pour les tortues. Voici les aliments qu'il ne faut jamais donner :

  • Les produits laitiers (fromage, lait, yaourt) : Les tortues ne digèrent pas le lactose ;
  • Le pain, les pâtes, le riz : Trop riches en glucides, ils sont inadaptés à leur digestion ;
  • Les viandes crues et les produits carnés gras pour les tortues terrestres : Les tortues terrestres sont principalement herbivores ;
  • Les plantes toxiques (lierre, laurier rose, rhubarbe, muguet) : Certaines plantes du jardin peuvent être mortelles ;
  • Les aliments pour chiens et chats : Trop riches en protéines, en graisses et en sel, ils provoquent des déséquilibres alimentaires.

Pourquoi ces aliments sont dangereux ?

Certains de ces aliments entraînent des problèmes digestifs, des carences, voire des intoxications graves. Une mauvaise alimentation peut également causer des malformations de la carapace, des troubles du foie et des reins, et affaiblir le système immunitaire de la tortue.

Est-ce qu'une tortue doit manger tous les jours ?

La fréquence des repas selon l'âge et l'espèce

La fréquence des repas dépend de l'âge et du type de tortue :

  • Tortues terrestres : Les tortues terrestres doivent être nourries tous les jours ;
  • Tortues aquatiques juvéniles : Nourrissage 2 fois par jour initialement, puis 1 fois par jour ;
  • Tortues aquatiques jeunes et adultes : Nourries tous les jours pour les animaux principalement herbivores, trois fois par semaine pour les animaux nourris principalement avec de la nourriture « carnée ».

L'importance du jeûne chez certaines espèces

Les tortues terrestres ont un métabolisme lent, et certaines espèces « hibernent » en hiver. Durant les deux à trois semaines précédant la brumation/hibernation, il est normal et souhaitable que la tortue jeûne. Une prise alimentaire durant cette période fait encourir un risque d’infection pendant l’hiver.

Comment nourrir les tortues à la maison ?

Préparer une alimentation équilibrée

Que vous ayez une tortue terrestre ou aquatique, il est important de lui offrir une alimentation proche de celle qu’elle aurait dans la nature :

  • Tortues terrestres : Elles sont principalement herbivores. Offrez-leur des feuilles et légumes feuilles (privilégier les feuilles vert sombre comme les pissenlits, chicorée, trèfle), des fleurs comestibles. Limitez la quantité de légumes et fruits à 10-15% de l’alimentation au maximum ;
  • Tortues aquatiques : Elles sont omnivores et mangent à la fois des végétaux, des poissons, des crustacés et des insectes (mais pas de féculents). Pour la portion carnée de leur alimentation, il est possible de leur proposer des granulés du commerce.

Les bonnes pratiques à adopter

  • Toujours laver les fruits et légumes avant de les donner ;
  • Privilégier des aliments frais et de saison ;
  • Éviter les excès de protéines animales chez les tortues terrestres ;
  • Fournir un supplément en calcium pour renforcer la carapace (os de seiche) ;
  • Pour les tortues aquatiques, s’assurer qu’elles disposent d’une source de vitamine A.

Est-ce que les tortues mangent les épluchures de carottes ?

Les épluchures sont-elles adaptées ?

Oui, les tortues peuvent manger les épluchures de carottes, mais elles doivent être données avec modérationdu fait de la richesse en sucre des carottes. De la même manière, on peut leur proposer une quantité limitée d’épluchures « vertes ». Ne pas donner d’épluchures de pomme de terre.

Comment bien les intégrer à son alimentation ?

  • Proposer des épluchures en complément, et non comme aliment principal ;
  • Les laver soigneusement pour éliminer d’éventuels pesticides ;
  • Les alterner avec d’autres légumes comme les courgettes, les endives et les fanes de radis.

Alimentation idéale pour une tortue

Les aliments recommandés

  • Feuilles et légumes verts : Pissenlit, trèfle, endive, mâche, blette, chou frisé ;
  • Fleurs comestibles : Pâquerettes, hibiscus, capucines ;
  • Fruits en petite quantité : Fraises, pommes, figues, poires ;
  • Sources de calcium : Os de seiche, éventuellement coquilles d’œufs cuits broyées ;
  • Protéines animales (pour tortues aquatiques) : Petits poissons, vers de terre. Eviter les crevettes séchées comme aliment principal, leur composition étant très peu équilibrée pour des tortues ;
  • Vitamine A (pour tortues aquatiques) : S’assurer que les tortues aquatiques ont bien une source alimentaire de vitamine A. Attention aussi aux surdoses qui sont sources de problèmes de santé.

Les erreurs alimentaires à éviter

  • Trop de fruits : riches en sucre, ils doivent être donnés occasionnellement ;
  • Une alimentation exclusivement à base de granulés industriels ;
  • Donner des aliments avec un rapport phospho-calcique déséquilibré. L’idéal est de donner 2 à 4 fois plus d’apports en calcium qu’en phosphore. 

Soins et habitat des Tortues

Créer un environnement adapté

  • Pour une tortue terrestre : Un grand enclos extérieur avec un sol naturel, un abri pour se protéger du froid, et un coin ensoleillé. Le tout doit être bien protégé des prédateurs. En cas de brumation/hibernation en extérieur, il faut aussi anticiper les risques d’inondation de l’abri et bien le protéger contre les rats ;
  • Pour une tortue aquatique : Un aquarium de grande taille avec une partie sèche, une lampe chauffante et un filtre pour maintenir une eau propre.

L'importance de la température et de la lumière

  • Température idéaleLa température idéale est très variable en fonction des espèces et des saisons. Un point à retenir : si aucune tortue de la même espèce ne vit à l’état sauvage dans votre région, il faudra prévoir d’apporter un complément sous forme de chauffage toute ou partie de l’année. Un certain nombre d’espèces ne peut pas être maintenu dans de bonnes conditions en extérieur ;
  • Éclairage UVB : Indispensable pour l’absorption du calcium et la croissance normale de la carapace.

Les soins essentiels

  • Vérifier l’état de la carapace : Pas de fissures ni de ramollissement ;
  • Nettoyer régulièrement son habitat pour éviter les infections ;
  • Consulter un vétérinaire NAC au moment de l’adoption pour avoir les conseils de prévention des maladies, puis en cas de perte d’appétit, d’apathie ou de carapace molle.
Dr  Sylvain Larrat

L'avis du Dr Sylvain Larrat

Avant d’adopter une tortue, il faut bien se renseigner sur ses besoins nutritionnels, mais aussi environnementaux. Il est tout à fait possible qu’une tortue terrestre hébergée dans de bonnes conditions survive à ses propriétaires. Attention toutefois à choisir une espèce de tortue adaptée à nos climats. Il est aussi important de privilégier des animaux nés en captivité. En effet, le commerce des tortues à un impact parfois important sur les populations sauvages, et les imports illégaux contribuent au risque d’extinction de certaines espèces

Dr Sylvain Larrat
Vétérinaire

Dr  Sylvain Larrat Dr Sylvain Larrat
Vétérinaire

Je suis vétérinaire diplômé de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes en 2008. J’ai ensuite suivi une formation de spécialisation à l’Université de Montréal.

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