Pourquoi les kangourous préfèrent-ils bondir ? Les secrets surprenants de leur incroyable façon de se déplacer
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Le kangourou est le seul mammifère qui utilise le saut comme principal mode de déplacement sur de longues distances. Cette particularité s’explique par l’anatomie unique de ses membres postérieurs et de sa queue, l’efficacité énergétique de son système musculaire et tendineux, ainsi que par l’évolution de son espèce dans les vastes paysages australiens. Les bonds permettent au kangourou de parcourir de grandes étendues rapidement, de minimiser sa dépense énergétique et de s’adapter à un environnement aride. Ce mode de locomotion diffère nettement de la marche ou de la course observées chez la plupart des autres mammifères terrestres.
Un modèle d’adaptation à l’environnement australien
L’Australie est un territoire caractérisé par ses vastes étendues souvent arides ou semi-arides, avec des ressources alimentaires et hydriques parfois éloignées les unes des autres. Dans ce contexte, la mobilité rapide et efficace est vitale pour les herbivores. Le kangourou, emblème local, a développé un mode de déplacement unique qui répond à ces contraintes : le saut prolongé sur de longues distances. Ce choix évolutif s’explique par l’histoire du continent : au fil des millions d’années, la transformation des forêts humides en savanes ouvertes a favorisé les animaux capables de couvrir de grandes distances avec un minimum d’effort. Les marsupiaux présentant une morphologie apte au saut ont ainsi été avantagés et sont devenus dominants dans ces paysages, où la compétition pour la nourriture et l’évitement des prédateurs sont des enjeux quotidiens.
Des adaptations anatomiques et physiologiques remarquables
Le kangourou se distingue par une anatomie conçue pour le saut. Ses membres postérieurs, puissants et allongés, concentrent une forte masse musculaire. La présence d’un tendon d’Achille long et élastique fonctionne comme un ressort : il emmagasine l’énergie à chaque impact au sol et la restitue pour le bond suivant. Ce mécanisme minimise la dépense énergétique, même sur de longues distances. D’autres caractéristiques structurent cette efficacité :
- Une queue épaisse et musclée, qui aide à l’équilibre et sert d’appui lors des déplacements lents
- Un squelette solide et flexible, capable de résister aux chocs répétés du saut
- Une respiration synchronisée au mouvement de saut, permettant une gestion optimale de l’effort
Chez le kangourou, la dépense énergétique pour couvrir un kilomètre en sautant s’avère inférieure à celle d’autres mammifères du même gabarit, comme le chien ou le cheval au trot. Le bond optimise non seulement la vitesse, mais aussi le rendement physiologique.
Variabilité du comportement locomoteur et singularité parmi les mammifères
Bien que le saut soit privilégié pour les déplacements rapides ou sur de grandes distances, le kangourou adapte sa locomotion aux circonstances. Pour brouter ou se déplacer à faible allure, il avance en s’appuyant simultanément sur ses deux petites pattes avant, ses pattes arrière et sa queue. Ce mode de déplacement, moins spectaculaire, est employé sur de courtes distances ou dans des environnements instables. Sur terrain escarpé, caillouteux ou lors d’interactions sociales, le saut devient moins fréquent, voire inadapté. Par comparaison, la plupart des mammifères terrestres marchent ou courent sur quatre membres. Quelques espèces, comme les lièvres ou les antilopes springbok, utilisent le saut de manière occasionnelle mais aucun autre mammifère terrestre n’a fait du bond son mode de déplacement principal et exclusif sur de longues distances. Ce positionnement fait du kangourou une exception remarquable dans le règne animal.
Journaliste
Passionnée par la vie sauvage, les écosystèmes fragiles et la relation entre l’humain et le vivant, Claire Lemoine est journaliste depuis plus de 12 ans... Voir le profil
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