Le secret du tardigrade, l’animal « immortel » qui survit à l’espace et vit près de chez vous

Présents sur Terre depuis des centaines de millions d’années, les tardigrades impressionnent par leur étonnante résistance. Ces micro-organismes sont capables de survivre à des températures extrêmes, au rayonnement spatial et à la déshydratation totale, grâce à un état de vie ralentie appelé cryptobiose. Observables partout dans le monde, y compris en France, ils regroupent plus de 1 300 espèces. S’ils ne sont pas totalement immortels, leur incroyable capacité d’adaptation fait d’eux un sujet d’étude privilégié pour la science.
Un animal aux capacités remarquables
Les tardigrades, également appelés « oursons d’eau », suscitent l’intérêt de la communauté scientifique par leur structure singulière et leur longévité évolutive. Mesurant généralement entre 0,1 et 1,2 millimètre, ces micro-animaux sont dotés de huit pattes et d’un corps trapu, qui leur permet de circuler dans des milieux très divers. Découverts au XVIIIe siècle, ils se différencient par leur aptitude à supporter des contraintes environnementales extrêmes, un exploit qui alimente régulièrement les débats sur leur origine et leurs applications potentielles en biologie. On estime leur apparition sur Terre à plus de 500 millions d’années, ce qui leur a permis de traverser plusieurs extinctions de masse. Les chercheurs les étudient pour mieux comprendre les mécanismes de la résistance cellulaire et de l’adaptation au changement climatique.
Des records de survie inégalés sur Terre
Les capacités physiologiques des tardigrades défient les limites connues de la vie. Ils survivent à des températures allant de près du zéro absolu (-272°C) jusqu’à 100°C, résistent à d’intenses radiations ultraviolettes et supportent la déshydratation presque totale. Cette résistance repose essentiellement sur l’entrée en cryptobiose, un état où leur activité métabolique chute à un niveau minimal et où ils peuvent perdre jusqu’à 95% de leur eau corporelle. Leur corps se rétracte alors sur lui-même, adoptant une forme sphérique très compacte. Lors du retour de conditions favorables, ils retrouvent leur activité d’origine. Un événement marquant a été l’expérimentation en milieu spatial en 2007 : envoyés dans l’espace, des tardigrades ont enduré le vide et le rayonnement cosmique, 12% d’entre eux retrouvant des signes vitaux une fois revenus sur Terre. Aucune autre espèce animale n’a jamais démontré de telles prouesses de survie.
Répartition mondiale et limites à la survie
Les tardigrades sont présents sur l’ensemble du globe, des hauts reliefs de l’Himalaya jusqu’aux fosses océaniques, en passant par les milieux tempérés comme la France. Dans l’hexagone, leur détection est particulièrement fréquente dans les endroits couverts de mousse ou de lichen, mais aussi sur les troncs, toits et façades humides. À ce jour, plus de 1 300 espèces de tardigrades ont été recensées. Bien que leur robustesse soit remarquable, ils ne sont pas à l’abri des menaces lorsque l’environnement devient stable : ils restent vulnérables à l’écrasement, aux attaques de parasites et à certaines infections fongiques. Seul l’état de cryptobiose leur confère une résistance quasi totale à de nombreux facteurs mortels pour les autres êtres vivants. Si certaines spéculations évoquent une origine extraterrestre, la communauté scientifique privilégie l’explication évolutive, considérant ces animaux comme de précieux témoins de la résilience du vivant face aux aléas planétaires.
Passionnée par la vie sauvage, les écosystèmes fragiles et la relation entre l’humain et le vivant, Claire Lemoine est journaliste depuis plus de 12 ans... Voir le profil
Références
- Muséum national d'histoire naturelle - mnhn.fr
- Simon Galas - Wikipédia
- Myriam Richaud - Wikipédia

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