Épervier : tout sur ce rapace agile et son rôle dans l'écosystème

Quelle est la nourriture de l’épervier ?

Un régime alimentaire basé sur la chasse d’oiseaux 

L’épervier est un prédateur principalement ornithophage, ce qui signifie qu’il se nourrit principalement de petits oiseaux capturés en plein vol. Ses proies favorites incluent les passereaux comme les moineaux, mésanges, pinsons et rouge-gorges. Il s’attaque aussi à des oiseaux légèrement plus grands tels que les jeunes étourneaux, les merles, ainsi que certains petits pigeons et tourterelles.

Bien que son alimentation soit essentiellement constituée d’oiseaux, il peut, plus rarement, capturer de petits mammifères tels que des souris et des musaraignes.

Une technique de chasse redoutable 

L’épervier est un chasseur opportuniste qui privilégie les attaques surprises. Il profite du couvert végétal pour se camoufler et attaquer ses proies par effet de surprise. Il vole bas, effectue des manœuvres agiles entre les branches et surgit brutalement sur sa cible. Sa vitesse et sa précision lui permettent de capturer des oiseaux en plein vol en utilisant ses serres acérées.

Quelle est la différence entre un faucon et un épervier ?

Une distinction morphologique et comportementale évidente 

Bien que l’épervier et le faucon soient tous deux des rapaces, plusieurs caractéristiques permettent de les distinguer.

L’épervier possède des ailes courtes et arrondies, parfaitement adaptées au vol rapide et aux manœuvres en milieu boisé. Sa queue est longue et permet d’effectuer des virages serrés. Son vol est souvent saccadé avec des battements rapides suivis de courtes phases planées.

En revanche, le faucon a des ailes longues et pointues, qui lui permettent d’atteindre des vitesses impressionnantes en vol plané ou en piqué. Il évolue généralement en milieu ouvert, notamment dans les plaines et les zones dégagées. Le faucon pèlerin est capable de plonger à plus de 300 km/h pour capturer sa proie en plein vol, ce qui le distingue clairement de l’épervier, dont les attaques sont plus furtives et dissimulées.

Des différences dans le mode de chasse 

L’épervier chasse en effectuant des attaques surprises dans les zones boisées. Il se faufile entre les arbres et surgit soudainement pour capturer sa proie. En revanche, le faucon, comme le faucon crécerelle, repère ses proies depuis les hauteurs avant de fondre sur elles avec une grande précision.

Leur mode de chasse est également très différent. L’épervier est un prédateur actif qui capture ses proies en vol, tandis que la buse chasse principalement au sol, en surveillant les champs et prairies à la recherche de rongeurs. Elle plane souvent longtemps avant de plonger pour attraper un petit mammifère.

Si vous observez un rapace en vol stationnaire ou perché sur un poteau, scrutant le sol, il s’agit probablement d’une buse. En revanche, un rapace rapide et discret qui traverse les bois à grande vitesse est plus probablement un épervier.

Alimentation et soins de l’épervier

Les besoins alimentaires en captivité 

Lorsqu’un épervier est recueilli pour des soins, il doit être nourri avec un régime adapté à ses besoins nutritionnels. Il faut lui donner :

• Des proies entières comme des petits rongeurs ou des poussins, qui apportent des nutriments essentiels.
• De la viande crue, mais avec os et plumes pour éviter les carences.
• De l’eau propre à disposition en permanence.

Il est important de ne pas nourrir un épervier avec des aliments non adaptés comme des graines, des légumes ou des produits transformés.

Soins et protection 

L'épervier d'Europe (Accipiter nisus) bénéficie d'un statut de protection intégrale dans l'Union Européenne (Directive Oiseaux 2009/147/CE, Annexe I) et en France (Article L411-1 du Code de l'environnement). Toute manipulation, détention ou perturbation intentionnelle est strictement interdite sans autorisation spécifique délivrée par les autorités compétentes. Seuls les centres de soins pour la faune sauvage agréés sont habilités à recueillir et soigner ces rapaces blessés.

Les principales menaces qui pèsent sur cette espèce sont :

• Exposition aux rodenticides anticoagulants : L'intoxication secondaire par consommation de proies empoisonnées représente une cause significative de mortalité, avec des effets sublétaux comme les hémorragies internes et les troubles de la coagulation.
• Électrocution et collisions : Les lignes électriques de moyenne tension et les infrastructures vitrées causent de nombreux décès chaque année. Les dispositifs anti-collision (silhouettes autocollantes, bandes réfléchissantes) peuvent réduire ce risque.
• Persécution directe : Bien qu'illégale, la destruction délibérée par tir ou piégeage persiste dans certaines zones, notamment autour des élevages avicoles ou des volières d'ornement.
• Destruction des habitats forestiers : La fragmentation des zones boisées et la gestion forestière intensive réduisent les sites de nidification disponibles. L'épervier privilégie les peuplements forestiers mixtes âgés de 30 à 60 ans pour établir son nid.
• Pollutions environnementales : Les perturbateurs endocriniens et métaux lourds s'accumulent dans les tissus des éperviers via la chaîne alimentaire, affectant notamment leur reproduction (amincissement des coquilles d'œufs, malformations embryonnaires).

Une étude des éperviers trouvés morts en France (2012-2018) a révélé que plus de 30% présentaient des résidus significatifs de pesticides, confirmant leur vulnérabilité aux contaminations environnementales. La préservation de cette espèce passe donc par une réduction drastique de l'usage des biocides et par le maintien d'habitats forestiers diversifiés et interconnectés.

• Taille : La différence entre les sexes est marquée chez cette espèce. Les mâles mesurent environ 30 à 40 cm, tandis que les femelles sont plus grandes, atteignant 40 à 50 cm.
• Poids : Son poids varie entre 150 et 300 grammes, les femelles étant généralement plus massives que les mâles. Cette différence de taille et de poids est une adaptation fréquente chez les rapaces.
• Plumage : Son apparence est caractéristique avec un dos gris ardoisé qui lui offre un excellent camouflage, et un ventre finement barré de rayures blanches et rousses, un motif typique des oiseaux de proie forestiers.
• Yeux : Le regard perçant de cet oiseau est l’un de ses traits les plus frappants. Ses yeux sont jaunes ou orange vif, ce qui lui confère une expression intense et un excellent repérage de ses proies en vol.
• Ailes courtes et queue longue : Cette combinaison anatomique est idéale pour un vol agile en forêt. Ses ailes courtes lui permettent de manœuvrer entre les branches, tandis que sa longue queue agit comme un gouvernail, lui offrant une grande précision dans ses déplacements.

Grâce à ces adaptations, ce rapace est un prédateur efficace et furtif, capable d’attaquer avec rapidité et précision dans des environnements boisés denses.

Longévité et reproduction

• Espérance de vie : En milieu naturel, l’espérance de vie de cet oiseau varie entre 4 et 10 ans, bien que certains individus puissent vivre plus longtemps en l’absence de menaces majeures comme la prédation ou les maladies.
• Reproduction : La saison de reproduction débute au printemps. La femelle pond entre 4 et 6 œufs, qu’elle incube seule pendant environ 33 jours. Pendant cette période, le mâle s’occupe d’apporter de la nourriture au nid. Une fois éclos, les jeunes sont nourris par leurs parents jusqu’à ce qu’ils soient capables de voler et de chasser par eux-mêmes.
• Habitat : Ce rapace privilégie les zones boisées, les haies et les lisières de forêts, où il trouve refuge et de nombreuses proies. Il s’adapte aussi aux milieux semi-urbains, notamment lorsqu’il y a des parcs et des espaces verts propices à la chasse.

Ces caractéristiques font de lui un oiseau fascinant et indispensable à l’équilibre des écosystèmes forestiers, jouant un rôle clé dans la régulation des populations de petits rongeurs et d’oiseaux.