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Tout savoir sur la colique du cheval : causes, symptômes et traitements

Tout savoir sur la colique du cheval : causes, symptômes et traitements
Manon-Veyssiere-veterinaire Par le Dr Manon Veyssière
Vétérinaire

La colique du cheval fait partie des troubles digestifs les plus courants — et les plus redoutés — dans le monde équin. Elle regroupe en réalité un ensemble d’affections abdominales pouvant aller d’un simple inconfort passager à une urgence vétérinaire critique, nécessitant parfois une intervention chirurgicale. Cette imprévisibilité et ce risque de complications en font un sujet de préoccupation pour les propriétaires comme pour les professionnels de la santé équine. Les causes sont multiples : alimentation déséquilibrée, stress, infestation parasitaire ou encore déshydratation. Dans cet article, nous allons passer en revue les signes d’alerte, les options de traitement disponibles et les raisons pour lesquelles cette pathologie peut rapidement mettre en danger la santé de nos compagnons à sabots.

Quels sont les signes d’une colique chez le cheval ?

Identifier rapidement une colique peut faire toute la différence. Les manifestations varient selon la sévérité du trouble, mais certains signes sont caractéristiques et doivent alerter le détenteur de l'animal.

Un cheval en colique montre souvent une agitation inhabituelle. Il semble en proie à un inconfort qu’il ne sait comment apaiser. Il gratte le sol avec insistance, se couche puis se relève de façon répétée, ou encore tente de se rouler, ce qui peut aggraver son état si une torsion intestinale est en cours.

Autre comportement typique : le cheval tourne la tête vers ses flancs, un geste qui trahit une douleur abdominale. Souvent, on observe l'absence d'émission de crottins. Plus rarement, on peut noter au contraire une diarrhée soudaine. Dans tous les cas, les signes clairs sont clairs : le transit intestinal est perturbé.

Une sudation excessive, une respiration rapide, voire discordante (la respiration semble être abdominale), peuvent également indiquer une douleur intense. Le cheval peut perdre l’appétit soudainement, refusant de s’alimenter ou de boire. Enfin, les bruits intestinaux sont révélateurs : leur absence ou au contraire une activité anormalement forte peuvent signaler un dysfonctionnement du système digestif.

Les différents types de coliques

Toutes les coliques ne se ressemblent pas, et il est important de connaître les différentes formes que peut prendre cette affection.

  • La colique spasmodique est liée à des contractions excessives de l’intestin, souvent causées par une fermentation digestive déséquilibrée ;
  • La colique de stase survient lorsque le transit intestinal ralentit fortement, favorisant l’accumulation de gaz et de matières ;
  • La colique obstructive est provoquée par un bouchon, souvent constitué de nourriture mal digérée ou de sable, bloquant le passage intestinal ;
  • La plus redoutée : la colique par torsion, où l’intestin se vrille sur lui-même. C’est une urgence absolue qui nécessite une chirurgie rapide pour sauver la vie du cheval.

Comment soigner un cheval qui a des coliques ?

Les premiers réflexes à adopter

Face à une suspicion de colique, chaque minute compte. La première chose à faire est de supprimer toute nourriture : le cheval ne doit rien ingérer tant que le vétérinaire n’a pas examiné la situation.

Il est conseillé de le faire marcher calmement, non pas pour l’épuiser, mais pour encourager un retour du transit et éviter qu’il ne se roule de façon dangereuse.

Prenez également le temps de vérifier sa température, son pouls, et les bruits intestinaux : ces données seront précieuses pour le vétérinaire. En cas de doute, mieux vaut toujours appeler immédiatement un professionnel plutôt que d’attendre une aggravation.

Les traitements vétérinaires

Le traitement dépendra bien sûr du diagnostic posé par le vétérinaire. Dans les cas les plus simples, des anti-inflammatoires ou antispasmodiques suffisent à soulager le cheval et rétablir le transit.

Lorsque la distension gastrique est importante, une intubation naso-gastrique permet d’évacuer les gaz et soulager la pression. En cas d’obstruction, l’administration d’un laxatif ou d’huile de paraffine peut faciliter l’élimination du bouchon.

Si le cheval est déshydraté, une perfusion intraveineuse est indispensable. Enfin, en cas de torsion ou de blocage sévère, la chirurgie devient souvent le seul recours pour sauver l’animal.

Pourquoi les coliques sont-elles dangereuses pour les chevaux ?

Une affection potentiellement mortelle

Le danger des coliques réside dans leur potentiel à évoluer rapidement vers des complications graves. Un transit totalement bloqué peut entraîner une nécrose des tissus intestinaux, rendant le pronostic très sombre.

Dans certains cas, une colique sévère compresse les vaisseaux sanguins, affectant la circulation et menant à un état de choc pouvant compromettre les fonctions vitales.

La torsion intestinale, quant à elle, nécessite une intervention chirurgicale en urgence. Sans cela, l’issue peut malheureusement être fatale.

Facteurs de risque et prévention

Certains chevaux sont plus vulnérables que d’autres. Les changements alimentaires brusques, les excès de céréales, le manque d’eau, ou encore la présence de parasites sont autant de facteurs aggravants.

Un cheval stressé, sédentaire ou mal vermifugé sera naturellement plus à risque. Il est donc essentiel de prévenir plutôt que guérir.

Alimentation et prévention des coliques

Un régime alimentaire équilibré

La meilleure défense contre les coliques, c’est une alimentation bien pensée. Le foin doit être la base de la ration, car il favorise un bon transit et réduit les fermentations excessives.

Les concentrés doivent être distribués avec modération, car leur richesse en amidon peut déséquilibrer la flore intestinale. Il est préférable de fractionner les repas pour éviter les surcharges digestives, et de procéder à toute transition alimentaire de manière progressive, sur plusieurs jours.

Il ne faut pas oublier l’essentiel : un accès constant à de l’eau propre et fraîche est bien sûr fondamental !

Autres précautions essentielles

La prévention passe aussi par une vermifugation régulière, un exercice quotidien, et une routine de vie stable. Le stress est un grand perturbateur digestif chez le cheval.

Enfin, soyez attentif : le moindre changement de comportement ou d’appétit doit vous alerter. Mieux vaut consulter pour rien un vétérinaire que le faire intervenir trop tard.

Conseils de la vétérinaire Manon Veyssière pour agir face aux coliques

Voici quelques conseils pratiques :

  • Connaître son cheval est primordial : des signes discrets comme une baisse d'appétit, des crottins modifiés ou une agitation inhabituelle doivent immédiatement vous alerter ;
  • Ne pas perdre de temps : chaque minute compte. Une observation attentive et une réaction rapide sont vos meilleures armes ;
  • Collaborer étroitement avec votre vétérinaire : c’est ce binôme cheval-propriétaire-vétérinaire qui fait souvent la différence entre une simple frayeur et une urgence vitale.

L'importance du suivi vétérinaire

Après un épisode de coliques, le rôle du vétérinaire reste clé : une douleur légère peut dissimuler un problème sous-jacent nécessitant un ajustement de la ration ou de l'environnement. Connaître son cheval et détecter rapidement tout changement de comportement (baisse d'appétit, modification des crottins, agitation inhabituelle) peut faire toute la différence.

Dr  Manon  Veyssière

L'avis de Dr Manon Veyssière

En médecine vétérinaire, le terme de "coliques" désigne toutes les affections provoquant des douleurs abdominales. Attention : certaines affections non digestives (calculs urinaires, douleurs ovariennes, myopathies sévères, hépatite) peuvent imiter les symptômes d'une colique. Tous les chevaux n'expriment pas la douleur de la même manière : un cheval stoïque ou amorphe peut souffrir d'une affection grave. De plus, administrer un anti-douleur ou un anti-inflammatoire sans avis vétérinaire risque de masquer les symptômes et de retarder la prise en charge.

Face aux coliques, chaque minute compte !

Dr Manon Veyssière
Vétérinaire

Dr  Manon  Veyssière Dr Manon Veyssière
Vétérinaire

Je m’appelle Manon Veyssière, Docteur Vétérinaire diplômée de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse en 2019. Mon parcours professionnel m’a conduit à comprendre une réalité fondamentale de l’exercice vétérinaire : la douleur, qu’elle soit aiguë ou chronique, est omniprésente dans la vie de nos patients.

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